Le 19 février 2008

Victoire corsée

La Maison Jaune s'est imposée 2-0 face à Bastia. Goussé et Djordjevic ont marqué pendant les arrêts de jeu, après un match brouillon qui ne laissera pas un grand souvenir. Le FCNantes creuse l'écart sur Bastia, quatrième au classement

De la revanche dans l'air

Après la défaite vécue comme un affront au match aller (0-1), le Sporting Club de Bastia comptait bien prendre sa revanche au stade de la Beaujoire. Depuis ce revers à domicile, le groupe de Bernard Casoni n’a pas cessé de progresser, dans le jeu et au classement, passant de la 16ème à la 4ème place. Meilleur rempart de Ligue 2, à égalité avec la Maison Jaune (19 buts encaissés), Bastia venait sur les bords de l’Erdre privé de Meniri, élément important de sa défense.

Nantes incapable de faire le jeu

La solidité défensive corse n’a pas été remise en cause pour autant. Le FCNantes n’a jamais su mettre le Sporting en danger pendant les 90 minutes du temps réglementaire. Il faut dire que les choix tactiques proposés par Michel Der Zakarian n’étaient pas très portés vers l’avant, avec le seul Bagayoko comme véritable attaquant de métier. Certes Capoue le secondait aux avant-postes, mais était-ce suffisant pour espérer faire du jeu et obtenir une victoire à domicile ? On pouvait en douter.

La sortie de Da Rocha à la 7ème minute n’arrangeait pas les choses, ni dans le jeu, ni en terme de choix tactiques mis en place par le coach. Peut-être aurait-il été plus judicieux de faire entrer un joueur à vocation offensive, comme Goussé, plutôt que de faire jouer Shéréni. Aligner Capoue dans l’axe, alors qu’il est tellement plus à son aise sur un côté, et persister à le laisser à ce poste suite à la sortie du capitaine Da Rocha, on ne sait pas où le technicien nantais voulait en venir. Si l’impuissance de ses joueurs à faire du jeu, à provoquer vers l’avant ou à construire collectivement, suffit à rendre heureux Der Zakarian, alors tout est effectivement normal.

Bastia plus percutant offensivement

Pourtant, en début de match, les Bastiais avaient choisi de ne pas se rendre maîtres du ballon et laissaient l’initiative aux Nantais, préférant opérer en contre. La tactique orchestrée par Casoni s’avérait judicieuse face à la Maison Jaune pâle, puisqu'aucune action ne mettait le jeune Leca en danger durant la première période.. Deux frappes nantaises réveillaient un peu les supporters qui commençaient sérieusement à s’ennuyer, comme souvent depuis le début de la saison. Deux tirs lointains de Babovic (21e) et Shéréni (39e), mais aucun des deux joueurs ne trouvaient le cadre, et le remplaçant d’Ejidé dans le but corse, passait une soirée presque tranquille.

L’occasion la plus nette des 45 premières minutes était pour les joueurs de Casoni, plus percutants vers l’avant. Licata (29e) frappait un coup-franc plein axe sur lequel Heurtebis faisait une première parade, avant de stopper la reprise de Lorenzi. Les deux équipes donnaient l’impression d’être plus appliquées à ne pas encaisser de but et à ne pas perdre, qu’à faire du jeu et la différence au tableau d’affichage. Monsieur Viléo envoyait donc les deux formations aux vestiaires, sur un score nul et vierge qui reflétait parfaitement la première mi-temps.

Brouillon et encore brouillon

La deuxième période débutait avec de meilleures intentions, la Maison Jaune semblait vouloir jouer plus haut, mettre davantage de pression sur son adversaire. Mais ce ne fut qu’un feu de paille et face à la défense bastiaise très bien organisée, les Nantais étaient incapables de construire la moindre occasion collective. Babovic essayait bien de mettre un peu de vie, mais il avait trop souvent le nez dans le guidon et oubliait de jouer simple et en première intention. Le groupe de Der Zakarian monopolisait le ballon, mais l’animation offensive restait stérile, trop de passes ratées, aucun tir cadré sur les rares actions construites. Plus le temps s‘écoulait et plus le jeu devenait d’une rare médiocrité. Quelques sifflets se faisaient entendre dans les travées de la Beaujoire, tellement la qualité technique et tactique étaient aux abonnés absents.

C’est au contraire les Bastiais qui se montraient les plus dangereux sur quelques contre rondement menés. Licata (52e) obligeait Heurtebis à sortir un nouvel arrêt de grande classe, avant que Mendy (86e) affole la défense nantaise.

Entre temps, Der Zakarian avait revu ses choix tactiques et faisait entrer Goussé et Djordjevic, respectivement à la place de Capoue et Bagayoko. Un choix offensif qui allait s’avérer payant, comme quoi…

Des arrêts de jeu salvateurs

On jouait les arrêts de jeu quand Goussé (91e), superbement servi par De Freitas, plaçait le cuir hors de portée de Leca. Quelques secondes plus tard, le jeune portier corse commettait une maladresse qui scellait le score de la rencontre. Djordjevic (92e) héritait d’un ballon mal dégagé par le gardien bastiais et marquait dans le but vide.

Monsieur Viléo sifflait la fin du match et Kita sautait au cou de Der Zakarian, comme si la victoire était tellement belle et méritée.

Seul le résultat compte

Des matchs comme celui-là, aussi brouillon et aussi pauvre en occasion de but, on aimerait ne plus en voir au stade de la Beaujoire. La semaine dernière les Jaunes et Verts faisaient l’essentiel en obtenant les 3 points de la victoire à Brest, et ils ont recommencé hier soir contre le Sporting Club de Bastia. Deux matchs pour six points, deux matchs et quatre buts marqués, cela devrait nous ravir, et pourtant on a envie de se plaindre, tellement la qualité de jeu est inexistante.

Mais la Maison Jaune a gagné et elle compte désormais 10 points d'avance sur Bastia, quatrième au classement, donc tout va bien dans le meilleur des mondes…

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