Saison
1980-81
(Ligue 1)
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Le
groupe
:
Adonkor
(6),
Agerbeck
(19),
Amisse
(34),
Ayache
(9),
Baronchelli
(29),
Bertrand-Demanes
(20),
Bibard
(5),
Bossis
(37),
Furic
(1),
Leclercq
(18),
Michel
(38),
Morice
(5),
O. Muller
(32),
Pécout
(15),
Picot
(21),
Poullain
(10),
Rampillon
(36),
P. Rio
(32),
J. Touré
(18),
E. Trossero
(34)
et Tusseau
(33).
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Entraîneur
: Jean
Vincent.
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Résumé
:
L’été
1980 est des plus calmes au Football Club de Nantes.
L’équipe qui vient
de remporter le championnat tout en réalisant le meilleur parcours de
l’histoire des Jaunes en coupe d’Europe (demi-finale de
coupe
des coupes) - cette équipe qui, sous les
ordres du deuxième entraîneur du club en
première division, Jean Vincent, a terminé les quatre derniers championnats
sur les deux premières marches du podium - repart dans
une composition
presque identique pour de nouvelles conquêtes. Un seul
changement significatif est à noter : le
départ vers le rocher
monégasque de l’attaquant
argentin Victor Trossero, compensé par l’arrivée du
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Danois Henrik Agerbeck. Par
ailleurs, chez les gardiens, le remplaçant de Jean-Paul Bertand-Demanes,
Jean-Marc Desrousseaux, va logiquement profiter du temps de jeu qui
lui est offert au FC Metz, ce qui incite les dirigeants à recruter une
nouvelle doublure, Dominique Leclercq, en provenance du RC Lens.
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C’est
au stade des Costières de Nîmes qu’il est proposé aux Canaris d’étrenner
leur cinquième titre national. La mission est accomplie puisque grâce
à un doublé de l’avant-centre Eric Pécout, ils renversent en seconde
mi-temps une situation compromise pour l’emporter finalement 3-2. La
saison est lancée, et bien lancée : avant de faire, à la mi-septembre,
son apparition sur la scène européenne grâce à des victoires à Saupin
sur Bordeaux (1-0), Tours (4-3), Lyon (2-1), Lille (4-1), mais aussi
à Bastia (2-1) et à Angers (3-0), le FCN se retrouve coleader du championnat,
en compagnie de l’AS Saint-Etienne et des Girondins de Bordeaux. Au
cours des dix premières journées, on n’aura donc vu que trois adversaires
échapper à la défaite : Nice et Nancy (vainqueurs chez eux, respectivement
3-2 et 1-0), ainsi que le Paris-Saint-Germain (auteur d’un nul 0-0 à
Nantes).
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Le
tirage au sort des seizièmes de finale de la coupe d’Europe des clubs champions
a désigné un adversaire plutôt clément pour les champions de France : le
Linfield FC, un club d’Irlande du Nord. Un but de Loïc Amisse (1-0) lors
du match aller à Belfast permet une qualification tranquille (2-0 au retour
à Saupin). Le train-train du championnat n’est en tout cas pas interrompu
: les Jaunes s’imposent à Strasbourg (2-1) et battent Valenciennes (3-0),
puis Metz (1-0), sur les bords de Loire. Il n’y a guère que le nul (0-0)
concédé chez le promu auxerrois et la défaite (2-1) à Monaco pour leur assombrir
un peu l’horizon.
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L’échec
chez les princes n’a évidemment rien de déshonorant, mais il se produit
alors que se présente le deuxième adversaire européen de la saison des
Canaris, d’un tout autre calibre que le premier : c’est l’Internazionale,
emmené par Prohaska (qui fut un temps près de rejoindre la cité des
Ducs de Bretagne) et Altobelli, qui se présente le 22 octobre 1980 à
Saupin. Les deux vedettes de la Lady Inter marquent d’ailleurs les deux
buts de leur équipe, auxquels ne répond qu’un penalty transformé par
Patrice Rio (1-2). Au retour, un centre venu de la droite de Prohaska
repris par Altobelli sonne le glas des espoirs de la Maison jaune, Loïc
Amisse se contentant d’égaliser pour l’honneur en fin de match (1-1).
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Retour
forcé au pain quotidien. Retour gagnant. Entre deux victoires à domicile
sur Laval (4-1) et Sochaux (2-1), les Jaunes vont décrocher deux nuls
en quatre jours lors de deux déplacements périlleux à Saint-Etienne
(0-0) et à Lens (0-0). Avec un point d’avance sur les Verts et trois
sur les Girondins, les voilà champions d’automne ! Il reste néanmoins
quatre matches à disputer avant Noël, ce n’est donc guère le moment
de souffler. Après avoir décroché un nouveau nul solide à Bordeaux (0-0),
le FC Nantes s’offre trois nouveaux succès, face à Nice (4-1), à Tours
(3-2) et face à Nancy (3-0), ce qui lui permet de contenir Saint-Etienne
et de distancer Bordeaux.
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Un
mois de trêve, et on repart avec un nul (0-0) à Lyon, qui voit la rentrée
d’Eric Pécout après qu’une blessure l’a éloigné des terrains pendant
cinq mois, puis un succès sur Bastia (2-1) et une victoire au Parc des
Princes, face au Paris-Saint-Germain FC (2-0), la dix-septième en 26
matches de championnat. Si le trou n’est pas fait avec les Verts, qui
ne comptent toujours qu’un petit point de retard, les Canaris sont bel
et bien, en février, dans la peau d’un champion prêt à se succéder à
lui-même.
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L’idée
d’accomplir le doublé coupe-championnat, cet exploit qui fut à la portée
du club en 1966 et en 1973, leur vient-il à l’esprit ? Toujours est-il
que la campagne 1981 des vainqueurs de la coupe de France 1979 démarre
timidement à Saint-Quentin, face au modeste Amiens Sporting Club (troisième
division). La qualification ne tient qu’à un seul but. Qu’importe, les
succès s’accumulent : 3-1 sur le SCO à Saupin, 3-0 à Lille… Le club
se paie quand même le luxe d’une polémique : Robert Budzinski se déclare
publiquement inquiet des insuffisances de l’équipe.
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Le
directeur sportif fait aussi parler de lui avec l’annonce retentissante
d’un avant-centre pour la prochaine saison. Le Yougoslave Vahid Halilhodzic,
qui vient de disputer les deux derniers matches de la sélection d’Europe
aux côtés de Platini et qui suscite la convoitise des plus grands clubs
du continent, rejoindra la Maison jaune dans quelques mois. « Bud »,
grâce à ses contacts permanents avec Kovacevic (l’ancien joueur de Nantes),
avait une longueur d’avance. La nouvelle ne fait pas que des heureux
: Eric Pécout annonce sa volonté de s’en aller.
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Sur
le terrain, l’équipe commence à caler. En coupe de France, c’est d’extrême
justesse que les Canaris franchissent l’obstacle du Paris-Saint-Germain
: pourtant vainqueurs à l’aller (2-0), ils ne se qualifient finalement
qu’au bénéfice des buts à l’extérieur au terme d’un match fou (5-3).
En championnat, le nul concédé à domicile face à Strasbourg (1-1) n’est
pas compensé à Valenciennes (3-3). Les points perdus risquent de coûter
cher, à la fin…
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Mais
la crise éclate véritablement le 3 avril. En huitième de finale aller
de la coupe de France, le FCN est humilié sur sa pelouse par les Girondins
(1-4). Fortement impliqué dans trois réalisations bordelaises, le gardien
légendaire Jean-Paul Bertrand-Demanes est mis à pied par Jean Vincent.
Excellent en début de saison, il avait dû laisser sa place à Dominique
Leclercq, qui s’était fort bien acquitté de sa tâche. Est-ce cette nouvelle
concurrence qui l’a ébranlé ? Toujours est-il que depuis son retour,
il n’est plus en confiance et ce ne sont pas les sifflets du public
qui risquaient de l’aider… Une autre décision d’importance est prise
à l’issue de la déroute face à Bordeaux, mais celle-là n’émane de pas
de Jean Vincent. La direction du club enjoint son entraîneur à travailler
avec les autres techniciens du clubs, notamment Jean-Claude Suaudeau
et Zaetta.
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Le
match de la réhabilitation est donc fixé. Ce doit être pour la réception
d’Auxerre. Las, bien que dominateurs, les Jaunes ne marquent pas le
moindre but et doivent s’avouer vaincus (0-1) lorsque qu’à quelques
minutes de la fin, sur un contre, Remy vient crucifier Leclercq. Une
série extraordinaire – le record tient toujours, vingt-cinq ans après
– de 92 matches sans défaite à domicile s’interrompt brutalement face
à un
promu. Et le club n’est pas
au bout de ses peines :
condamné à
l’exploit pour le match retour au Parc Lescure de Bordeaux, il parvient
à y inscrire quatre buts, mais pour en encaisser six…
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Tout
n’est pas encore perdu pour les Canaris. A la mi-avril, il leur reste
sept matches à disputer, correspondant aux sept dernières journées du
championnat, et, bien que devancés à la différence de buts, ils sont
encore coleaders du championnat avec Saint-Etienne. Le titre est donc
encore jouable, il ne faudrait pas l’oublier, d’autant qu’au nul (2-2)
décroché à Metz, succède une large victoire (5-0) face à Monaco.
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Nantes
craque finalement à l’occasion du plus court déplacement de la saison, à
Francis-Le Basser, battu (0-2) par le Stade lavallois. Mathématiquement,
ça n’est pas terminé, à condition de battre les Verts à Saupin lors du match
phare de la 35ème journée. Mais à l’ouverture du score par Henrik Agerbeck
à la 49ème minute répond l’égalisation de Zanon à la 51ème minute…
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Les
Canaris peuvent bien battre Lens (2-0), puis s’imposer à Sochaux (4-2),
ils ont perdu la main. Pour être sacrés à l’issue de la dernière journée,
il leur faut non seulement battre Tours, qui lutte pour sauver sa place
en première division, mais aussi compter sur une victoire de Bordeaux
à Geoffroy-Guichard. A l’arrivée, non seulement ils ne battent pas les
coéquipiers de Delio Onnis (1-1), mais les Verts fêtent leur dixième
titre de champion – qui est toujours le dernier en date – par une victoire
de gala.
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Comme
elle laisse des regrets, cette saison ! Il se produira encore de belles
choses au FCN, trois titres sont encore à venir, dont les deux plus
beaux sans doute. Et pourtant, il me semble qu’en 1981, quelque chose
s’est cassé à Nantes. On n’a pas encore revu nos Canaris dominer le
football français sur la durée comme ils ont pu le faire sous le règne
de Jean Vincent.
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Pretty
Boy © FCNhisto.fr
- Le 26 juin 2006
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Les
détails
de la saison :
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Championnat
Ligue 1
Coupe
de France
Ligue
des Champions Buteurs
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